Journée assez physique. Beau temps. Un peu de vent de face.
(Dans les oreilles: Les Sales Majestés, A voté. « De toutes façons, ça n’changera paaas »)
Objectif: une boulangerie repérée avant de partir. J’ai pas préparé grand chose, mais pour trouver de la bouffe décente aux US, j’ai essayé d’anticiper…
Grosse descente vers Moravia. Vraiment un beau coin, par ici. Très champêtre en général, vallonné, bocage.
Les routes toutes droites sur la carte sont des pièges. Aler tout droit par-dessus les monts, c’est se taper pas mal de dénivelé inutile…mais il y a peu de trafic sur ces routes, autant en profiter.
Je joins Ithaca, ville universitaire qui a l’air dynamique. Passage rapide sur le campus. Glanage de carte à l’office de tourisme. Bagel dans un petit restau.
Grosse montée pour aller vers l’ouest…je l’ai cherchée: sur la carte, la route passe tout près de la Connecticut Hill, qui culmine à 2099 mètres.
Bon, bah on prend ses jambes à deux mains et on pédale.
Hein? Mais y’a pas de montagne dans le coin, 2099 mètres, ça s’ peut pas! C’est quoi ce bordel?
Ah, 2099 pieds, bien sûr. On n’a pas idée…je m’y ferai jamais, aà toutes ces unités aussi merdiques que la famille royale elle-même.
Je sue, j’en chie en plein cagnard, et je m’arrête pour une belle surprise: un panneau favorable au développement éolien communautaire! Comme quoi tout arrive. Je passe le col et redescends de l’autre côté en crevant de soif.
Grosse descente vers Montour Falls. Grosse déception à la boulangerie: pain mou et léger. Bon, au moins, c’est pas industriel.
Petite pause au pied de la chute avant la remontée.
Désespoir en passant à côté d’un gros autodrome ou des gens s’affairent à rappeler au monde qu’il y a peu d’espoir.
Descente en pente douce dans une jolie vallée. Manau dans la tête. Ravito en OGM et remontée vers la State Forest du jour.
Alors que j’en chie pas mal (11-14% sur un bout de chemin), je rêve d’une bonne baignade rafraîchissante avant le bivouac. Je désespère en approchant de la forêt…
Quand soudain à droite, ouaaah! Un superbe étang ensoleillé. C’est évidemment privé (tout est privé et affiché comme tel, ici. Ça me donne envie de lire Proudhon). Je toque à la porte du mobilhome dans lequel gueulent environ 37 chiens (+/- 35). Pas de réponse non-canine.
Qu’à celà ne tienne, j’ai bien besoin de me rincer. À la flotte! Aaaaaah que ça fait du bien!
Je ne demande pas mon reste, des fois que le proprio ne revienne vite et fâché. J’ai quand même la présence d’esprit d’essorer mon cuissard, ce qui m’évite de tremper mes chaussures comme la dernière fois.
Rien d’autre à signaler, bonne nuit.