Boulot-vélo: préparatifs

Alors, un peu plus de détails sur l’aventure, que dis-je, le défi sportif de cette fin d’été : Regina-Montréal en 16 jours.

Les pourquois:

  • Pourquoi Regina? Parce que c’est là que je rends la voiture que j’ai utilisée sur le chantier de cette année, Riverhurst, en Saskatchewan.
Vue sur la steppe saskatchewanaise depuis une des turbines du projet.
  • Pourquoi 16 jours? Parce que Maman arrive le 18 Septembre à Montréal, que je veux l’accueillir et que je ne pourrai peut-être pas partir avant le 3 Septembre, ni surtout rouler plus de 200 par jour.

🤗

  • Pourquoi c’est un défi sportif? Parce que je veux passer par l’île de Manitoulin et ça fait un détour, pour 3200 km au total. Donc 200 par jour en moyenne. Rythme déjà tenu sur 4 jours à peine, mais pas plus. Mais il faut y croire! (Cliquer sur l’image pour les détails.)
image.png
  • Pourquoi maintenant? Parce qu’après ce sera plus difficile, parce que je suis loin donc autant en profiter. Et puis, la perspective désastreuse de rater la naissance de son fils est un bon coup de fouet, non?

Le comment:

Il n’y a pas l’embarras du choix du vélo pour ce voyage: je n’en ai emmené qu’un au chantier pour les aller-retours de vélo-boulot. Et comme je suis venu en avion, c’est avec mon Traveler’s Check, cette bécane dont le cadre peut se diviser en deux pour prendre l’avion incognito, que j’ai voyagé. Étant donné que mes trajets quotidiens sont sur des chemins de terre ici, j’ai adapté le vélo pour lui mettre des « gros » pneus, mais à part ça, c’est toujours le même.

200 par jour, pour que j’ai une chance de tenir ce rythme il faut que je sois relativement léger. Je suis donc sans porte-bagages, mais avec des sacoches de « bikepacking », ce mot à la mode qui m’énerve presque autant que « le running ». Le « bikepacking », c’est juste du cyclotourisme léger…

Bref. De toutes façons mon vélo est pas à la mode: il a trois plateaux, 9 pignons, et des freins sur jante.

Niveau légèreté, peut mieux faire: en l’occurence, c’est léger pour un équipage capable d’une nuit en autonomie par 2 degrés, mais on est loin du minimum autorisé par l’UCI quand même. Je dirais que tous pleins faits, on doit être pas loin des 25 kg.

Remarquez les raccords sur le cadre, sur le tube horizontal et le tube inférieur, proche du tube de selle.

J’aime vraiment ce vélo. il roule comme un charme. Quelques détails techniques sur la machine en tant que telle, en attendant la traditionnelle liste d’équipement.

Surly Traveler’s CheckDéfonce.
Brooks B17 Imperial NarrowClassique.
Roue avant: Shutter Precision SV-9, Sapim Race, DTSwiss R460 (me semble), Continental TerraSpeedLa roue dynamo la plus légère de ma collection. Pneu de gravier qui va souffrir un peu sur l’asphalte transcanadien, mais bon.
Roue arrière: Velocity, Continental TerraSpeedLa roue libre fait parfois des siennes mais depuis la dernière lubrification, rien à signaler.
Garde-Boue B’Twin Riverside modifiésBavettes maison, bidouillages pour les monter sur ce cadre.
Pédalier Dura-Ace 52-39-30Meilleur pédalier à jamais.
Dérailleurs XTR 9 vitessesVintage et performant.
Freins Cantilever Cane Creek RCX-5 (me semble)Du mordant pour des leviers de route.
Guidon Salsa CowbellPopire.
Leviers UltegraUn peu tout niqués mais font encore l’affaire.
Phare SON EdeluxUn peu obstrué par le pneu, la position de montage va peut-être changer. Éclaire comme pas deux. https://www.youtube.com/watch?v=X_hMZYDMps4
Feu arrière Busch&MüllerUn petit point rouge.
Chargeur Sinewave ReactorPas sur la photo, arrive en retard, chargera les machins.

À suivre: les sacoches et leurs contenus.

Vendredi 1er Juillet 2016 – Miracle canadien

Ça fait un moment que je n’ai rien écrit ici, mais aujourd’hui j’ai un petit truc à raconter.

1er Juillet, jour de la fête du Canada. Je me dis naïvement qu’aux États-Unis ils fêtent pas ça, le Canada, donc que ma bouquinerie préférée à Niagara Falls, NY devrait être ouverte. La fleur au guidon, je roule les 20 km jusqu’au Rainbow Bridge, ce pont qui relie le Canada et les USA en face des chutes du Niagara. Je vous épargne le trafic monstre du côté canadien à Niagara Falls, quel enfer…

Contrôle-express, je passe la frontière et roule jusqu’à la bouquinerie. Manque de pot, le magasin n’est pas ouvert. Bon, perte de temps, j’adore…retour vers le pont.

DSCF7324

Sur le Rainbow Bridge, en regardant vers l’ava

Quelle idée de franchir la frontière lors d’un long week-end commun au Canada et aux USA! Trafic-monstre pour repasser le pont. On prend son mal en patience. Quelques minutes d’attente, je passe la frontière et me voilà de nouveau en route vers la maison.

DSCF7329

Un rapace sur le chemin

Une petite heure de bataille contre le vent plus tard, me voilà rentré. Tiens, un message vocal laissé par un numéro inconnu, mais qui cela peut-il bien être?

« Allo, ici le poste frontière, un voyageur nous a ramené votre portefeuille. On l’a ici, appelez nous ». Merde alors…en effet, je n’ai plus mon portefeuille! Il a dû tomber quand ma sacoche était ouverte entre le péage et le poste de douane, ou pendant l’attente, que sais-je.

« ‘Ostie de Jésus-Christ de tabarnac de câlice de marde », pense-je en français de France dans le texte (comprenez « putain de merde »). J’appelle les douaniers. « Ouai, on a votre portefeuille, avec le fric et tout. On l’a mis dans un sac scellé, venez le chercher. » C’est quand même une sacrée chance: en plus d’un peu de fric (170$), il y a évidemment dans ce portefeuille tout un bordel de trucs chiants à faire refaire si c’est perdu: permis de conduire, carte d’assurance maladie, carte d’identité, etc, etc. J’ai un bon karma, j’imagine. J’aurais pu tomber sur un enfoiré qui garde mon portefeuille et tout le fric avec.

Bon…il est 18h30, je voulais me coucher tôt, mais me voilà bon pour une nouvelle balade de 40 km pour aller chercher mes papiers.

Ni une ni deux, cette fois je prends mon vélo de course et file vers le poste frontière. Je me retape le gros trafic de merde de Niagara Falls. Tout le monde s’est donné rendez-vous dans ce lieu détestable en ce jour du Canada. Je passe au poste frontière. Je demande à une douanière du guichet. Elle est au courant! « The gentleman who lost his wallet is here », dit-elle dans sa radio. Je me retrouve face à cinq madames-de-douane souriantes et on me remet le précieux sac. Alleluia. Merci les amies.

J’entonne un « Ô Canada » debout sur le comptoir, le casque de vélo sur le coeur, tout en brandissant le sac contenant mon portefeuille. Un bus de touriste chinois reprend en choeur. Les douanières en liesse tapent sur leurs claviers en rythme, et je quitte le poste de douane sous un tonnerre d’applaudissements et de cris de liesse.

Non, bon, je quitte le poste sans demander mon reste, mais en remerciant chaleureusement les consciencieuses fonctionnaires.

DSCF7341

Le sac scellé

Voilà, encore quelques bornes sur l’horrible Lundy’s Lane qui pue le graillon et les gaz d’échappements des assassins à quatre roue, une nouvelle petite heure de bataille contre le vent (ça souffle à 30 km/h, environ) à méditer sur ce miracle du jour du Canada, et la boucle est bouclée. La balade de 50 km en a finalement fait 90, et n’aura servi à rien, si ce n’est à avoir cette petite anecdote de fête du Canada à raconter quand je serai vieux.

Donc, merci le Canada et ses gentilles douanières, merci la reine d’Angleterre, et surtout merci à la personne qui a remis mon larfeuille aux autorités. En espérant que vous auriez fait la même chose…!

Jeudi 17 Septembre 2015: St. Catharines – Palmyra

 Après un weekend complet à travailler dans la pluie et la boue, je me suis permis de récupérer deux jours: les jeudi et vendredi suivants. L’occasion d’une balade jusqu’à Albany (560 km de là), pour visiter Julien, ami rencontré l’année dernière sur un site québécois. Le retour se fera bus: dans le moyen-âge du transport en commun que sont les États-Unis, certains trains n’acceptent pas du tout les vélos, même emballés.

Comme je suis assez fatigué en ce moment, je décide d’y aller en mode feignant, comprenez avec vélo ultra léger et aucun bagage si ce n’est un petit sac à dos. Hébergement Warmshowers et motel: voyage « carte de crédit », léger et rapide.

J’enfourche Amadeus, direction les chutes du Niagara, où je vais tenter de passer la frontière. J’y vais mollo, des petites douleurs aux têtes de péronés sont à surveiller.

Je passe le pont sur la rivière Niagara, qui offre une très belle vue, et me retrouve à angoisser un peu à l’approche de la douane. J’ai de quoi montrer patte blanche, mais on ne sait jamais.

Finalement je passe comme une lettre à la poste, juste des questions habituelles, et aussi « pourquoi aller voir ton ami à vélo et pas en voiture? ». Ça reflète bien la vision pathétique qu’ont la plupart des américains du vélo: ce truc dangereux, principalement destiné aux enfants, qu’on accroche sur sa voiture pour aller en profiter sur une piste cyclable. On est loin du cyclisme véhiculaire, évidemment.

Je peine à le croire, mais c’est bien vrai, j’ai passé la frontière à vélo, et me voilà en train de rouler aux États-Unis. Qui l’eut cru?!

DSCF0156

Une belle route de l’état de New York. Cap à l’est!

DSCF0158

Une double-voie déserte

DSCF0160

Amadeus en action

Je suis parti en voulant me reposer, et ai donc vérifié que les conditions seraient bonnes pour ces quatre jours. Le temps est au beau fixe, petite brise arrière, le pied.

Je rejoins le canal Erie à Lockport. Faute de temps avant de partir, je ne me suis pas trop penché sur l’itinéraire et ai fait confiance à Google. Il sait tout, Google.

DSCF0161

Écluses à Lockport

DSCF0163

Le canal Erie

En fait, mon itinéraire (ou plutôt, son itinéraire) suit la plupart du temps le canal Erie et la route cyclable 5 (plus ou moins cyclable, d’ailleurs). Très confortable et agréable, par contre pour l’asphalte, on repassera: l’essentiel du parcours est en poussière de roche. Heureusement, les Durano S n’en ont que faire.

DSCF0165

Pause-pommes-pasbonnes

DSCF0167

Canal, gravier, et petits vieux à l’horizon

DSCF0168

Itinéraire et gravillons

Rouler le long de l’eau, loin du trafic, est assez paisible. Je dépasse quelques petits vieux de sortie. Mais assez rapidement, ça devient monotone: quand j’en ai marre, je retourne sur la route. C’est relativement calme, et en général le revêtement est en super état. Bon, il y a toujours environ deux connards par jour pour me klaxonner; après tout, qu’est-ce qu’un vélo fait sur la route?

La campagne de l’état de New-York est plutôt sympathique, beaucoup de maïs, de fermes et fermettes. Je savoure le soleil américain, les têtes de péronés se font oublier, tout roule.

Je prends un peu de temps pour les appels et courriels du travail. Je culpabilise un peu, d’un côté le projet a besoin de moi, mais de l’autre, ma vie ne consiste pas seulement en planter des éoliennes, et y’a des limites.

Je m’arrête à Brockport pour manger, une petite soupe et un sandwich au hummus de la petite boulangerie du coin. Miam!

Je continue, toujours oscillant entre le canal et la route, jusqu’à rejoindre la ville de Rochester. Je rencontre Bill, qui rentre du boulot en Trek 520. On jase sur quelques kilomètres, son trajet en fait plus de 30…pas mal comme vélo-boulot. Il se limite à deux fois par semaine.

DSCF0169

Super rampe entre la route et la piste

DSCF0170

Éternel canal

DSCF0171

Écluse numéro 30

Salut Bill, « nice to meet you », moi je m’en vais rejoindre mes hôtes de ce soir un peu plus loin. C’est vers 17h30 que j’arrive chez Dale et Nina, à Palmyra. Je suis accuilli comme un roi, on cause de vélo, bien sûr, et d’autres. Sympas, la soixantaine, grands-parents, propriétaires d’un tandem couché super. La porte de la chambre dans laquelle je dors est couverte d’autocollants de marques et trucs de vélo: leur fille travaillait dans un magasin de vélo quand elle était ado et étudiante.

On mange ensemble, regarde un peu la carte, puis je vais récupérer de mes 198 km « rapides et légers ». Bonne nuit!

La journée sur Strava: http://www.strava.com/activities/394492608

Samedi 22 Août 2015: Erie

La semaine précédente, je l’ai passée dans un motel un peu miteux de Port Colborne, à l’intersection du canal de Welland et du Lac Erie. Avant ma dernière nuit dans cette petite ville, j’ai décidé d’aller rouler vers l’ouest, en longeant ledit lac.

Ça faisait un petit moment que j’avais pas sorti mon vélo de course pour une balade relativement longue. Avant de partir, plus tôt dans la semaine, j’ai préventivement changé mon pneu arrière, qui commençait quand même à sembler peu fiable…

Cherchez la différence

Cherchez la différence

Et maintenant, on roule…allez Amadeus, plein ouest!

La route littorale est calme et agréable. Peu de trafic, le lac à gauche, pas de vent, c’est peinard. Je roule pas trop mal, 35 de croisière, dans ces conditions ça se fait bien. Peu de stops pour casser le rythme, c’est parti comme ça jusque Port Dover, la ville où je changerai de cap.

IMG_5024

IMG_5028

IMG_5026

Les éoliennes du coin, Siemens et GE, ne tournent même pas: le temps est au beau fixe. Il fait de plus en plus chaud, mais ça reste pour l’instant supportable.

Parti vers 8h, j’arrive vers 11h à Port Dover, 99.9 km au compteur…j’ai bien roulé. J’ai un peu faim, et comme par hasard je croise une boulangerie qu’a l’air pas mal. Allez, je voudrais être rentré avant 17h malgré la boucle de 240 km, mais ça a l’air cool, je prends le temps de m’arrêter et de déguster.

La terrasse est pleine, mais deux cyclistes m’invitent à leur table. Sympa les gars. Je fais la file pour commander à manger, au milieu de tout le monde qui se connaît. C’est fou ça, même si la ville est assez petite…

Je mange en compagnie de Scott et son pote, qui en fait sont de la police. Bon, mieux vaut des policiers qui font du vélo que des policiers qu’en font pas, mais quand même, je suis pas forcément dans mon élément quand même. Ils sont cool mais semblent vouloir tout savoir, déformation professionnelle.

Je passe un peu pour un fou quand je leur dis que je roule 240 km ce jour là. Ils veulent savoir qui a la plus grosse, alors je leur dis que la mienne fait 32 km/h. La moyenne, oui.

Je reprends la route, cap nord-nord ouest. Cette fois je prends des routes un peu moins agréables, mais ça va quand même. Il fait chaud, par contre. Je bois sans cesse et m’arrose le crâne.

IMG_5030

 

IMG_5041

IMG_5040

IMG_5036

Une très légère brise s’est levée, mais n’est presque pas perceptible. Ça roule toujours bien. Amadeus est quand même une sacrée machine. Chaque coup de pédale est presque purement de l’énergie cinétique.

À Dunnville, 200 km au compteur environ, je prends une glace: trop faim et chaud. Comme toujours, ça a l’effet d’un bon coup de fouet.

J’arrive à Welland, début de la dernière ligne droite, le long du Canal, jusque Port Colborne. Je tombe sur les championnats de Bateaux-Dragon, qui sont jolis à voir, mais qui tuent ma moyenne et réduisent les chances d’arriver avant 17h, heure fatidique de fermeture de la boulangerie de Port Colborne. J’ai plus de pain alors pas le temps de niaiser, faut bourrer sinon le petit déjeûner de demain sera vraiment pas drôle.

IMG_5043

J’aime vraiment les canaux, et quand c’est à grand gabarit comme le Welland Canal, c’est encore plus beau. Je passe les ponts levants et les écluses, croisent des abrutis qui roulent en motocross à fond sur la piste, en espérant qu’ils finissent au plus profond du canal.

IMG_5049

IMG_5047

J’arrive à temps à Port Colborne, je suis le dernier client de la boulangerie. Ouf! Et maintenant, il faut manger et boire…

Le parcours sur Strava: https://www.strava.com/activities/375168350

Niagara, m’y voilà

Niagara. Projet fou, sur lequel je vais passer plusieurs mois. L’occasion de découvrir une région bien sympathique. Parce que Niagara, ce n’est pas que ça:

20150818_185755

Niagara, ce n’est donc pas seulement les chutes, point focal du tourisme dans le coin, où la terre entière est concentrée sur un kilomètre de bord de rivière. C’est sûr, ça vaut le coup d’être vu, c’est très impressionnant. Mais la région ne se limite pas à ça.

C’est assez effrayant, comme il suffit de quelques minutes de marche (ou encore moins de minutes de vélo) pour se sortir de la foule et admirer la vallée de la Rivière Niagara, soudainement déserte dès qu’on s’éloigne du gros truc qui fait du bruit et de la pluie perpétuellement.

Niagara, c’est avant tout une rivière, une belle rivière, frontalière entre le Canada et les États-Unis. Rivière exploitée, voire surexploitée, comme en témoignent les centrales hydroélectriques de part et d’autre.

IMG_5004

IMG_5005

IMG_5012

Niagara, ce sont des tas de vignobles, de vergers, de jardins en tous genres. Les producteurs vendent leurs pêches, pommes, prunes, maïs, tomates, œufs, j’en passe et des meilleures, dans des tas de petits kiosques au bord de la route. Difficile de ne pas s’arrêter tout le temps, tout est très tentant. Remarquez sur la photo les ventilateurs antigel, qui protègent les cultures au printemps et à l’automne (ou juste au printemps ou à l’automne, en fait, je sais pas).

IMG_5075

La région est piégée entre les deux grands lacs, Ontario et Erie. Ce sont de vraies mers intérieures: plage, voile, pêche en perspective.

IMG_5069

Niagara, c’est plein d’autres trucs, mais on a le temps d’y revenir…

Galerie

C’est du lourd

Samedi 4 Juillet 2015: Lac-Frontière

Une lente journée un peu décevante. J’avais vu sur la carte un bled appelé « Lac-Frontière », je me suis dit que ça vaudrait le coup d’aller y faire un tour. Mais en fait c’était pas terrible. Pas de belle route, pas vraiment de soleil…bof. Justement, perdu un muffin qui m’a échappé des mains, en descendant une route pourrie. Gâchis! Pas mal de gravier sur le parcours. Piste cyclable monotone. Connard en dix-roues qui remorquait une pelleteuse, qui avait pas le temps de me doubler avant un stop, qui a quand même commencé, puis m’a dégagé de la route (abruti, va donc mourir).

Mais…j’ai vu (et effleuré du doigt) un bébé marmotte. Ou ragondin ou que-sais-je. Et pas mal d’autres animaux sur la belle piste cyclable, au moins 2 chevreuils, 5 lièvres, petits écureuils, etc. Et je suis quand même un peu fatigué, 254 km mine de rien. Cf Strava: https://www.strava.com/activities/339198074

Boutique bio-nature à Lac Etchemin, barre « Green superfood » de Amazing Grace, pas mal efficace. Plein de fruits et légumes à Vallée-Jonction. Crevaison au pneu arrière (si si, le Marathon plus n’a pas tenu le choc fasse à une vieille agrafe bien costaud) en sortant des poubelles. Fait l’aspi à une tonne à pue-rin sur quelques bornes.

Et maintenant, dodo.

 

Vers le nord-est au petit matin

Vers le nord-est au petit matin

Monotone piste

Monotone piste

Bris de monotonie par la peinture.

Bris de monotonie par la peinture.

Bestiole

Bébé-stiole

Bestiole 2

Bébé-stiole 2

Bestiole 3

Bébé-stiole 3

Tabarnac de gravier à marde

Tabarnac de gravier à marde

Dans le bassin versant de la rivière Etchemin.

Dans le bassin versant de la rivière Etchemin.

Cherchez le détail important sur l'horizon!

Cherchez le détail important sur l’horizon!

Campagne

Campagne

Recampagne

Recampagne

Descente vers la Chaudière à Vallée-Jonction

Descente vers la Chaudière à Vallée-Jonction

Samedi 27 Juin 2015: Chez Gaston

L’endroit où je loge en ce moment n’est pas très-très loin d’un autre, où je travaillais il y a environ deux ans (comme le temps passe, oui oui). À l’époque, souvenez-vous, j’étais un client régulier de l’épicerie Chez Gaston, à Trottier Mills. Je me suis dit qu’y retourner serait une belle balade. Alors, hop, en selle.

Je pars vers 8h, après un réveil à 7h aux airs de grasse matinée. Il fait à peine frais, le soleil est déjà de la partie. Faut dire qu’on est dans les journées les plus longues de l’année. Je sors de la vallée de la Chaudière en montant le long faux-plat vers Saint-Elzéar (Elzéar, nom à retenir comme suggestion de prénom à qui aura des mômes). Je monte et descends, à la frontière entre les Appalaches et la vallée du Saint-Laurent. Les vues sur les plaines sont appréciables, c’est une jolie route.

IMG_4902

À la limite entre les Appalaches et la vallée du Saint-Laurent…

 J’arrive tant bien que mal à Saint-Jean-de-Brébeuf, qui héberge une partie du parc éolien des Moulins. Elles sont belles, les E-82!

Cherchez la E-82!

Cherchez la E-82!

 La route est vraiment sur le bord des collines, et domine la vallée, au sens québécois, c’est à dire sans falaises, c’est pas les Alpes non plus.

Vue sur la vallée. Quelque part là-dedans, le fleuve.

Vue sur la vallée. Quelque part là-dedans, le fleuve.

 Il y a quand même du relief: sur les 80 premiers kilomètres, il y avait environ 1600 m de dénivelé. « Popire ». Donc, de belles descentes aussi. Quand on a l’impression que la route disparait, c’est que ça descend quand même pas mal.

Attention, ça va descendre à 82 km/h

Attention, ça va descendre à 82 km/h

 J’arrive en vue de Saint-Ferdinand et du parc de l’Érable, celui sur lequel je travaillais à l’époque. Le paysage est complètement sinistré. « Rien ne sera plus comme avant », comme disent les panneaux. Jugez donc.

Le Centre-du-Québec. À l'horizon, le parc éolien de l'Érable.

Le Centre-du-Québec. À l’horizon, le parc éolien de l’Érable.

À l'approche de Vianney.

À l’approche de Vianney.

Les E-82 dans le soleil.

Les E-82 dans le soleil.

 Après une descente vertigineuse en serrant les freins pour ne pas finir étalé sur la route en gravier à l’adhérence approximative, j’arrive à Trottier. « Chez Gaston » est toujours là, alleluia. C’est pas l’heure pour prendre une photo, c’est un parfait contrejour. N’empêche. Je rentre, et l’épicière me reconnait vite. Elle au moins aussi contente que moi, ça fait chaud au cœur. Mon rêve secret qu’elle ait de la fameuse brioche aux raisins comme à l’époque se réalise. On cause un peu. Elle est un peu sidérée que je sois venu de Beauce à vélo et que j’y reparte. Pourtant, elle m’a vu arriver tous les matins quand il faisait -30, cet hiver de 2013. Ils fêtent leurs quarante années de boutique cette année, chapeau! On se serre la main (désolé pour la sueur…), et je repars. Merci, et à bientôt d’se revoir.

Chez Gaston, mon épicerie favorite!

Chez Gaston, mon épicerie favorite!

 Souvenirs, souvenirs, la route 263 vers Princeville est toujours aussi plaisante. J’adore ce coin, en fait. Les érablières, la petite rivière, les virages, je connais le trajet par cœur. D’après Strava, j’y suis quand même passé 93 fois dans ce sens-là…

Souvenirs-souvenirs, la route 263 qui m'emmenait à Princeville chaque soir.

Souvenirs-souvenirs, la route 263 qui m’emmenait à Princeville chaque soir.

263, route que j'aime.

263, route que j’aime.

En descendant vers la plaine sur la 263.

En descendant vers la plaine sur la 263.

 Arrivé à Princeville, deuxième changement de direction de cette balade (105 km au compteur), je tourne une nouvelle fois à droite. Me voilà sur la piste du parc linéaire des Bois-Francs, ancienne voie ferrée, toute droite et pas asphaltée. J’en ai pour 70 km là-dessus…misère de misère. Avec un peu de vent dans le nez, en plus. Enfin, au moins y’a pas de trafic.

Pisscyclable toute droite en gravier lumineux.

Pisscyclable toute droite en gravier lumineux.

 Je me fais doubler par un abruti en cyclomoteur deux temps qui pue. Avis à lui: qu’il crève! On n’a pas idée de venir intoxiquer les honnêtes gens. Pour la peine, le temps que son odeur se dissipe, je m’arrête sur le petit pont au-dessus de la rivière Bécancour.

Rivière Bécancour?

Rivière Bécancour?

Le petit pont de bois, le petit pont de bois

Le petit pont de bois, le petit pont de bois

 En fait, une portion de cette piste est asphaltée, et une autre longe une route asphaltée. Je m’épargne donc un peu de poussière et d’effort superflu. Des fois, on a même droit aux deux en même temps, j’ai l’embarras du choix de l’asphalte, on se croirait en Allemagne, ou presque.

Presque comme en Allemagne!

Presque comme en Allemagne!

 Finalement, je tourne encore à droite, au bout d’environ 180 km, pour remonter la rivière Chaudière. J’ai faim et soif, et je tombe sur une fraisière, miam. J’engloutis un petit panier, qui me fera tenir jusqu’à la maison. Au total, une petite dizaine d’heures dehors, 9h de selle, bref, voyez les détails sur Strava si vous voulez: http://www.strava.com/activities/334335580

Vendredi-Dimanche 19-21 Juin 2015: Chaudière et Mégantic

Au programme de ce week-end, quelques centaines de kilomètres entre Sainte-Marie de Beauce et le Mont Mégantic, aller-retour. Le temps s’annonçait super jusqu’à dimanche 14h, profitons-en! Je quitte Sainte-Marie vers 15h, fraîchement emménagé dans ma nouvelle piaule. Rien de palpitant à signaler, la route 112 est peu plaisante, il y a pas mal de trafic. Je ramasse 2 puddings chômeurs (sorte de grosse tarte au sucre) à La Guadeloupe. Des calories, en veux tu? En voilà!

Je quitte la grosse route à La Guadeloupe, et rejoins Lac Drolet à travers la forêt, par une route de gravier relativement en bon état. Croisé à peine quelques vroum-vroums sur dizaines de kilomètres.

À la sortie de ma micro-traversée du désert, je me cherche un endroit pour camper, et aboutis derrière une patinoire qui est en ce moment du gazon. Tente, bouffe, dodo, il est relativement tard. Et merde, j’ai oublié mes lunettes…je fait baigner ma lentille dans un petit récipient de fortune.

Debout vers 6h, sur la route vers 8h, la routine habituelle. Un petit papi vient taper la discute vers 7h, il me dit que le chemin juste au-dessus est une ancienne voie de chemin de fer qui va jusqu’à Lac-Mégantic. Mais mes pneus 700×28 ne font pas le poids…à moi l’asphalte de la route 263.

Le Mont Mégantic apparaît à l’horizon. J’adore cette montagne, je sais pas, elle me fascine. C’est au moins la sixième fois que j’y vais, vélo et pieds, été et hiver confondus, et j’en redemande…

20150620_08_16_18_IMG_4857

À l’horizon, le Mont…

Je contourne le Lac Mégantic par l’ouest. Évidemment je pense à la catastrophe du 6 Juillet 2013. Le bilan de ma pensée est simple: la vraie catastrophe, c’est qu’on roule toujours en bagnole et qu’on prend encore l’avion, et que personne ne semble y faire quoi que ce soit. Enfin bref…j’enchaîne les montées-descentes. Chargé, je prends mon temps dans les côtes, en 26×34, mouline, mouline.

Petit coup de cul à venir.

Petit coup de cul à venir.

Au pied de la montagne, je m’arrête à l’accueil du parc national. Il y a un peu de monde, mais je tente ma chance…oui, je peux laisser les bagages ici pour la montée! Hop hop, je tasse mon bazar derrière le comptoir et me lance à l’assaut des monts. Parce que oui, il y en a deux au menu: le Saint-Joseph, qui est le plus sérieux avec son « mur » à 18%, et le Mégantic, plus gentil avec ses 12-13% relativement constants. Ah, elle m’avait manqué, cette montagne!

Je finis par arriver en haut. C’est quand même du sport, mais Éole était avec moi, avec ses quelques kilomètres par heure. La vue, dans ces conditions, est magnifique: le ciel est super-dégagé, lumineux, il fait relativement frais, c’est le pied. Visez donc!

En haut du Mont Saint Joseph!

En haut du Mont Saint Joseph!

Panorama en haut du Mont Saint Joseph

Panorama en haut du Mont Saint Joseph

Panorama en haut du Mont Saint Joseph, suite

Panorama en haut du Mont Saint Joseph, suite

Vue depuis le Mont Mégantic

Vue depuis le Mont Mégantic

L'Observatoire

L’Observatoire

Je redescends…c’est toujours aussi vertigineux. Le frein avant de Tornado siffle tel une locomotive. Je ramasse mon bazar à l’accueil en remerciant chaleureusement, et roule vers Notre-Dame-des-Bois, où je mange au Bistrot Éphémère. Super surprise, bonne bouffe végé, je trippe au soleil.

Elle descend de la montagne à cheval

Elle descend de la montagne à cheval

J’emprunte ensuite la route des Sommets vers Lac Mégantic. Je ne m’attarde nulle part: j’ai rendez-vous à 100 km de là en fin d’après-midi, et il est déjà 13h30. Avec ces cotes et ces bagages, c’est plus « cyclo » que « touriste ». Hop, montées, descentes, on glande pas trop. Le sel s’accumule sur mon maillot.

Vallée de la Chaudière

Vallée de la Chaudière

Je descends avec joie vers la vallée de la Chaudière. J’ai 2500 m de dénivelé dans les pattes, je ne suis pas fâché de retrouver un terrain relativement plat. La vallée est belle, je suis poussé par une légère brise. Allez Tornado, remontons le temps, et essayons de remonter la moyenne à 20 km/h!

Vallée de la Chaudière

Vallée de la Chaudière

La Chaudière

La Chaudière

La passerelle à vroum-vroums sur la Chaudière

La passerelle à vroum-vroums sur la Chaudière

J’arrive à Saint-Martin un peu après 18h et suis accueilli par G. et V.. En fait, le but de mon passage ici est de visiter la fermette et le terrain qu’ils habitent, parce qu’ils sont vendeurs. Ils m’offrent l’hospitalité, super sympas, merci les amis. Ça fait du bien de rencontrer des vraies gens. Je suis charmé par l’endroit, il y a beaucoup de réflexion avant de se porter acquéreur…mais le hamster court dans sa petite cage dans un coin de ma tête, et il finira bien par se décider.

Je repars le lendemain matin pour la dernière petite étape de ma virée. Il fait humide, mais je n’ai que quelques gouttes. Je fais quelques arrêts sur le chemin, par exemple pour admirer un joli pont couvert, ou une bonne vieille loco à vapeur. Tchouuu tchouuuu

La vallée de la Chaudière

La vallée de la Chaudière

La Chaudière

La Chaudière

Le pont couvert!

Le pont couvert!

Sur le pont, sous la couverture...

Sur le pont, sous la couverture…

Tchouc-tchouc, Vallée-Jonction, 2 minutes d'arrêt

Tchouc-tchouc, Vallée-Jonction, 2 minutes d’arrêt

Finalement, je suis de retour avant midi, et peux vaquer à d’autres occupations le dimanche après-midi. Dont certaines aussi palpitantes qu’écrire cet article de blog!

Finalement, je suis de retour avant midi, et peux vaquer à d’autres occupations le dimanche après-midi. Dont certaines aussi palpitantes qu’écrire cet article de blog!

Pour ceux que ça intéresse, les parcours sur Strava:

http://app.strava.com/activities/330078487/embed/47512bf21b2a5b65e5e54bf2dd3b4c339fa3ebef
http://app.strava.com/activities/330078507/embed/aa2de9d433ab6d45e7ea6b014505ebb91c10e66d
http://app.strava.com/activities/330078470/embed/0ddabf41931142152bcae65aa8e5b83c29c889f5

Dimanche 7 Juin 2015: Île d’Orléans

L’île d’Orléans, cette bande de terre au milieu du fleuve, collée à la ville de Québec, haut lieu des fraises de la province, un bien bel endroit, assez réputé pour être accueillant pour les cyclistes…

Ce dimanche dans la capitale était l’occasion d’aller en faire le tour. Je l’avais déjà fait, il y a un moment, en bagnole, et en hiver il me semble. Cette fois, je suis évidemment à vélo, accompagné de Nico et chargé de mes bouquins de la bibliovente.

On part vers 10h, et on descend vers le fleuve pour rejoindre la piste cyclable coincée entre la route 132 et l’autoroute. Super-champêtre. Mais la piste est confortable, peu d’intersections, ça roule. On l’emprunte jusqu’à l’entrée du pont qui nous mène vers l’île.

On est des rebelles donc on ne prend pas le trottoir. On aurait peut-être dû: il est en bon état, et il y a pas mal de trafic.

On tourne à droite, jusque Sainte-Pétronille, charmant petit bled, avec vue sur la ville de Québec. Quelques photos au bord de l’eau, et on repart, à travers les bois et les petites montées.

Le trafic se densifie au cours de la journée. Pourquoi n’y a-t-il pas un péage pour les visiteurs de l’île? Il y a clairement trop de bagnoles et de motos ici.

Bref, on profite quand même des belles vues sur le fleuve. On s’arrête pour pique-niquer sur les rochers, pour voir les bateaux passer, pour acheter du beurre d’érable. C’est cool.

On repasse le pont, par le trottoir cette fois. Fait rarissime, j’ai une crevaison…qui se déclare sur le pont, d’ailleurs. Pas cool, pour réparer. On descend et s’abrite derrière la glissière de sécurité pour redonner vie à Tornado.

J’aimerais repasser chez le vélociste qui m’a vendu un rétroviseur hier…il est de mauvaise qualité et je suis un peu déçu. Comme ça ferme à 5h, on cravache un peu pour arriver à temps. Dur dur, les montées de Québec, surtout avec les 10 kg de bouquins dans la sacoche…

Finalement, ça n’aura servi à rien, ils ne peuvent pas le modifier, mais moi je ne veux pas qu’ils me le reprennent. Bref, on va boire un thé et manger du gâteau, pour la peine.

Je me sépare ensuite de Nico, pour aller prendre la promenade Champlain, autre piste cyclable pas trop mal (sauf les trucs ridicules aux intersections), pour aller à Sainte-Foy attraper mon covoiturage. Le Québec est petit: mon chauffeur connaît un de mes collègues! Il conduit un pickup manuel, comme quoi tout arrive. Allez, c’était cool, ce week-end, maintenant on rentre à Montréal.

Le parcours sur Strava: https://www.strava.com/activities/320821649