Mardi 14 Septembre 2021: Colombe, à la maison! (Gananoque – Montréal)

Et oui, j’ai décidé d’appeler cette bicyclette Colombe, cherchez pas.

Départ vers 9h. C’est quand même confortable, l’hôtel.

Bike organized neatly

Je prends la waterfront trail, petite piste qui longe la route. Quelques cyclistes mais pas de rouleur sérieux voir de triathlète à faire suer.

Roule roule roule. Vent de face, d’abord mou puis bien plus demandeur.

Ravitaillements en collation dans quelques dépanneurs. Pizza du midi (enfin, du 14h?) à Ingleside : deux pointes, mangeables en roulant.

Traversée de Cornwall: pas super amical, mais ça roule. Et à la sortie, le GPS donne bon espoir!

Après 180 km j’atteins Lancaster. Bled connu car à environ 100 km de Montréal. La frontière est en vue!

Roule et roule. Piste de canal de Soulanges, assez agréable.

J’atteins Vaudreuil. Fini, le champêtre.

Avis aux archéologues du futur: oui, cela a existé et oui, cette civilisation méritait de disparaître.

Roule roule. Me voilà au bout de l’île. Sandwich pour les 45 km environ restants.

Je me surprends à rouler à 30-32 et sprinter pour avoir les feux verts malgré 3200 km dans les pattes. Mais faut se rendre, et pour ça faut juste pédaler.

Je suis finalement à la maison un peu avant 22h, après 286 km de vent dans le nez.

À venir, détails d’équipements et statistiques. Bonne nuit!

Lundi 13 Septembre 2021: le cheval sent l’écurie (Holland Landing – Gananoque)

Pfiouuu quelle journée. J’ai poussé un peu pour profiter du vent favorable. 330 km, me voilà à Gananoque, presque rendu. J’ai pris un motel et mangé au resto pour fêter ça.

Départ pas trop tardif. Début de journée un peu poussif, région pas très encourageante: sorte de lointaine banlieue de Toronto.

La route est ensuite champêtre et plutôt agréable bien qu’un peu casse-pattes. Pas pris trop de photos malgré les vergers, fermes sympa, etc.

Après environ 100 km, me voilà proche des rives du Lac Ontario! Alleluia.

Encore un peu plus loin, petite piste et rencontre d’un cycliste local qui peut enfin sortir car il ya moins de touristes.

Gros vent de dos pour aller jusqu’au ferry de Glenora. Je dépose toutes les bagnoles coincées à Picton, jouissif.

Je décide après le ferry de pousser jusque Gananoque et réserve la chambre. 87 km, y’a plus qu’à.

Sandwich dégueu (2e de la journée) à Bath.

Je retrouve la route que j’avais emprunté parfois lorsque je travaillais sur le chantier d’Ernestown.

Je rencontre Mike, cycliste de Kingston, et jase avec lui quelques kilomètres, ce qui m’a décollé un peu les yeux de l’odomètre.

Traversée de Kingston sans trop d’anicroche. Le soleil se couche. Le vent se calme. Encore 30 km pour Gananoque.

Arrivé à Gananoque à 20h30, les restaurants ferment à 21h, c’est tout juste mais ça le fait. Rouleaux de printemps et riz frit feront très bien l’affaire.

Puis bain, ces quelques mots et dodo.

Demain on part tard mais on en finit, a priori.

Dimanche 12 Septembre 2021: survol ontarien (Tobermory – Holland Landing)

Post rapide, fatigué.

Pas trop de niaisage pour partir, pour une fois. En route un peu après 6h.

Route à travers la péninsule de Bruce droite et pas super intéressante. Deux turbines sur le chemin. Très peu de vent.

Ici ça niaise pas avec les numéros de maison.

Owen Sound un peu après 10h. Je décide de changer la fin de l’itinéraire et de passer le long du lac Ontario et du Saint-Laurent. Les vents seront a priori meilleurs et les vues plus agréables.

Ontario rural et champêtre. Pas mal de con-ducteurs, mais bon. Je trace avec une petite brise aidant.

Glace et Orangina à Angus. Biscuits dans un petit kiosque, le fils de la boulangère, qui va bosser à vélo, confirme l’impression que j’ai des conducteurs ontariens.

Orangina en polonais?!

Bonnes conditions, je pousse un peu jusque 17h30 environ. 260 km au compteur, orages attendus, je me trouve un terrain vague avec bâtiments abandonnés qui me protégeront cette nuit.

610 km jusque Montréal…!

Samedi 11 Septembre 2021: « repos » manitoulin (Little Current – Tobermory)

Lever de camp ultralaborieux, genre j’oublie les clés d’antivol dans la tente toute repliée et paquetée…

Je pars et roule nonchalamment: au programme, 93 km à boucler avant 15h pour prendre le traversier.

Il y a beaucoup de vent. Le soleil se lève et c’est joli.

Il y a plusieurs éoliennes sur l’île, aujourd’hui ça doit bien cracher. On a deux machines Enercon ici, à M’chigeeng. Salut les collègues.

Je rencontre Elisio et Marc, deux cyclotouristes en balade sur l’île. Elisio a un vélo particulièrement magnifique, un Co-Motion Pinion, avec dynamo et courroie, bref, un vélo à 10000 balles mais qui vaut le coup.

On jase en parcourant quelques kilomètres ensemble, puis on se laisse, faut quand même que je roule un peu et eux relaxent.

L’île est vraiment champêtre, très agréable. Parcelles à taille humaine, petits villages. Vraiment sympa.

Malgré le fort vent, j’atteins South Baymouth avec pas mal d’avance: c’était le plan pour pouvoir glander un peu.

Première étape : un billet pour le bateau. J’ai essayé de réserver en ligne la veille et je pouvais pas. Au guichet la dame me dit que c’est parce que c’est complet niveau vélos. Je suis prêt à pleurer et lui dire que je peux pas faire autrement, mais elle a compris direct et m’ajoute quand même. Merci l’amie.

Resto (cher pour ce que c’est, mais bon, distance au traversier minimale), douche à l’accueil touristique juste avant que les toilettes ne soient fermées, réparations de chambres à air (une crevaison arrière de l’autre jour, une autre crevaison lente, rustine qui se décolle un peu et que j’ai regonflé deux fois ces deux derniers jours). Puis vient le moment d’embarquer. Je jase avec les quelques cyclistes en attendant qu’on nous fasse signe.

Je profite du paysage au départ puis rentre: y’a vraiment beaucoup de vent.

Je me pose à côté d’une prise pour charger mon téléphone. Puis je m’assoupis et au final je dors quasiment toute la traversée… c’était bien la peine de prendre le bateau de jour!

Arrivée à Tobermory. Petit village touristique qui grouille. Ravitaillement et je décanille.

Je me trouve un spot peinard un peu plus loin, près de Little Cove.

Je suis environ au km 2360 sur l’itinéraire original, soit presque trois quarts du chemin. Restent 840 km à parcourir pour arriver à Montréal. J’espère donc arriver mercredi, si jamais quelqu’un veut venir m’ouvrir la route faut pas hésiter.

Vendredi 10 Septembre 2021: Manitoulin (Thessalon – Little Current)

D’abord, merci à tout le monde de vos commentaires et encouragements, désolé de ne prendre le temps de répondre pour l’instant. Ça fait chaud au cœur!

Départ vers 6h30. Fait frais, 7-8 degrés. Pas mal humide. Peu de trafic.

Le soleil se lève face à moi, attention, super dangereux quand les con-ducteurs ont le soleil dans l’oeil…

Super nappes de brume, en particulier le long de je sais plus quelle rivière.

Je manque l’occasion de prendre une photo intéressante: une bouteille de pisse à côté de traces de charette et de crottin de cheval.

Fish and chips à Spanish. Fait super beau, je sors les manches courtes.

Il y a enfin quelques petites routes et chemins que j’emprunte. Quel bonheur! C’est bien, faire du vélo, en fait!

Une ferme vend des légumes et autres. Magnifique! J’achète seulement des petites tomates…

Lee Valley Road, super cool. Espanola puis la 6 vers l’île de Manitoulin, un peu moins cool vu le trafic, mais bon accotement. Salut, la 17, adieu.

Enfin le pont, et Manitoulin!

Ravitaillement, puis je me pose au bout d’un parc pour la nuit, en espérant que personne ne sente le besoin de me virer. C’est pas mal touristique ici.

J’aurais pu pousser pour attraper le ferry de 20h15 mais ça me tentait pas. Demain je roule un peu sur l’île en mangeant de mon avance, et prends le bateau à 15h50.

Bonne nuit!

Jeudi 9 Septembre 2021: Huron et morons (Agawa Bay – Thessalon)

Début de journée merdique. Une fois sur la route ça va un peu mieux. Ça monte et descend.

Descente du matin

Calme plat, même les éoliennes locales sont à l’arrêt.

Brume et calme

Pas de motivation, pas de pêche, ça va pas super à vrai dire. Y’a des jours comme ça, faut croire. Je chante quand même, et heureusement il fait plutôt beau et le vent qui se lève s’avère favorable. Le lac, lui, va comme d’habitude.

Pas d’arrêt prévu, je bouffe le reste de frites en route vers Sault Ste Marie, au km 140 environ.

À l’approche de la ville, le trafic se fait plus dense, et on retrouve un peu d’agriculture, dont cette trop belle grange, fondation en bois cordé.

Grignotage de merdes à la sortie de la ville que j’ai évitée. Y’a certainement des trucs cool à voir, un jour peut-être.

Pluie relativement forte et relativement intermittente, je la laisse passer quand ça commence à mouiller pour de vrai. C’est bien d’être plus ou moins dans la civilisation, avec abris fréquents.

/!\ Attention chialage /!\

Après un répit à la sortie de Sault Ste Marie, je retrouve la saloperie de route 17. Festival de tarés, de débiles, de connards. Un camionneur essaye délibérément de me sortir de la route, sans réussir; faut croire que je connais mieux mes distances de sécurité et le maniement de mon véhicule que lui. Le comble: je le retrouve après, arrêté devant un chantier. J’ai pu immortaliser sa remorque. J’aurais dû péter son pare-brise.

https://m.youtube.com/watch?v=v2x0bJJ7H_c

Je ne compte plus les dépassements approximatifs voire purement dangereux, ni les excès de vitesse.

Un débile me fonce dessus en dépassant sur la ligne continue.

Un autre taré me fonce dessus avec son pickup de merde tirant sa remorque de gros con, alors qu’il dépasse quelqu’un qui allait probablement à la limite de vitesse dans une zone de construction.

Bref: la route 17, plus jamais. Sauf demain. C’est vraiment dommage parce que c’est super beau ici. Aussi, des ménonites ou des amiches vivent ici et se déplacent en charrette à cheval. Je me demande comment ils supportent tous ces fous du volant et autres vroum-vroums.

En fait, de manière le Canada est quand même un pays de merde, pour le vélo, faut pas se mentir. Mais bon, c’est pas comme si c’était surprenant.

Si un jour je revoyage ici, ce sera hors-route. Ou alors seulement la nuit?

/!\ Fin du chialage /!\

Crevaison arrière à la sortie d’une zone de construction. Pneu un peu fendu. Il est super usé, je mets mon pneu de rechange à la place.

Je finis par arriver à Thessalon, après 215 km. Petit ravitaillement et je me cherche un spot. J’atterris à la marina sous un petit kiosque avec des super grafiti. Pas discret du tout, mais bon, je dérange personne il me semble.

Probablement un cycliste

Mercredi 8 Septembre 2021: Éole et le Lac Supérieur (Marathon – Agawa Bay)

Bonne journée aux côtés de mon dieu favori.

Réussi à décoller vers 6h30. Très humide, grosse bruine/petite pluie.

J’ai pas assez d’eau pour couvrir la distance jusqu’à White River. Alors je m’arrête pour en demander… à la mine du coin. J’ai eu droit à quelques regards « mais qu’est-ce qu’il fout là lui », mais les nanas des bureaux m’ont donné accès à la fontaine. Merci les amies.

Petit pont brumeux

White River. Y’a que Subway d’ouvert à 9h. Sandwiches et provisions pour la route, 90 km sans rien jusqu’à Wawa.

Fast food

La route a un accotement officiel pour les vélos après White River, sur plusieurs dizaines de kilomètres! Alleluia.

Accotement ayant le mérite d’exister
Déjà 1000 km sur cette route!

Un petit ours sur la route-raccourci vers Wawa grimpe dans un arbre. Évidemment il décanille quand j’essaye de le photographier…

Nounouuurs

Frites et poulet et courses à Wawa, yeux plus gros que le ventre et j’en ai aussi pour demain…

Les vents sont bons, je pousse un peu.

Finalement, 270 km au compteur, je suis dans le camping officiel du parc provincial du Lac Supérieur, 47$ la nuit bordel. Mais la vue est belle.

Mercredi 8 Septembre 2021: Éole et le Lac Supérieur (Marathon – Agawa Bay)

Bonne journée aux côtés de mon dieu favori.

Réussi à décoller vers 6h30. Très humide, grosse bruine/petite pluie.

J’ai pas assez d’eau pour couvrir la distance jusqu’à White River. Alors je m’arrête pour en demander… à la mine du coin. J’ai eu droit à quelques regards « mais qu’est-ce qu’il fout là lui », mais les nanas des bureaux m’ont donné accès à la fontaine. Merci les amies.

Petit pont brumeux

White River. Y’a que Subway d’ouvert à 9h. Sandwiches et provisions pour la route, 90 km sans rien jusqu’à Wawa.

Fast food

La route a un accotement officiel pour les vélos après White River, sur plusieurs dizaines de kilomètres! Alleluia.

Accotement ayant le mérite d’exister
Déjà 1000 km sur cette route!

Un petit ours sur la route-raccourci vers Wawa grimpe dans un arbre. Évidemment il décanille quand j’essaye de le photographier…

Nounouuurs

Frites et poulet et courses à Wawa, yeux plus gros que le ventre et j’en ai aussi pour demain…

Les vents sont bons, je pousse un peu.

Finalement, 270 km au compteur, je suis dans le camping officiel du parc provincial du Lac Supérieur, 47$ la nuit bordel. Mais la vue est belle.

Mardi 7 Septembre 2021: dur Lac Supérieur (Nipigon – Marathon)

Éprouvante journée au bureau, on va faire court ce soir. Départ laborieux sous la pluie. Mon plan a super bien fonctionné, la tente est sèche!

Il arrête de pleuvoir vers 10h. Ça tombe bien parce que ça monte, et vous le savez peut-être, j’ai une aversion pour les grimpettes en imperméables. C’est trop chaud, ça fait du bruit, c’est horrible.

En haut d’une des nombreuses côtes (2000 m de dénivelé positif aujourd’hui, quand même), boum, pneu avant tout mou. Bon, au moins c’est pas arrivé en descente. Je répare et une bonne âme s’arrête pour voir si j’ai besoin de rien. Non, et je repars.

Laborieux. Je galère dans les côtes, parfois intimidantes mais jamais très raides, rien au-dessus de 9%.

Pause à Rossport: courses, samosa congelés et salade, et ça repart.

La journée n’est pas si humide qu’elle devait l’être, et c’est tant mieux. Il y a même quelques belles éclaircies.

Deuxième crevaison, bordel. C’est quoi ces broches sur la route?!

Je finis par atteindre Marathon. Enfin, la sortie pour Marathon: je descends pas en ville. Plein d’eau à une station service puis je me trouve un spot sec pour la nuit: en-dessous du patio du centre de ski abandonné. Sympa ou pas, en tous cas ça fera l’affaire.

Lundi 6 Septembre 2021: Monique (EST – Nipigon)

Je me réveille après une relativement bonne nuit, malgré les camions. Il fait frais et très humide. Déjeuner de gruau express, remballage, et je suis sur la route au lever du jour (donc, un peu tard).

Petit arrêt pour la photo au point de partage des eaux, entre ours et orignaux.

À partir de là, ça descend jusqu’à Gaspé, non?

Je roule assez mollement, fraîcheur pas super motivante.

Après 40 km survient l’événement de la journée, que dis-je, du voyage! Je m’arrête pour acheter un peu de bouffe (ouf, ça ouvre à 9h mais il est genre 9h15). Alors que je m’apprête à rentrer dans le dépanneur, je me fais interpeller. Une jeune femme me demande où je vais et me dit qu’elle est aussi à vélo. C’est Monique. On jase un petit peu, puis on prend un café/thé pour un moins-petit peu.

Monique est étudiante en sociologie environnementale et écrit un mémoire sur l’acceptabilité sociale des éoliennes en Alberta! Ça alors. Mais surtout, tenez-vous bien, elle écrit tout en voyageant: total respect. Elle va vers l’est aussi, mais elle a le temps d’en profiter.

On cause d’éoliennes, de vélo, de voyage, des routes, des animaux écrasés, du Canada, etc. Monique est super! Quelle belle rencontre, dont seuls les voyages à vélo ont le secret, faut croire.

Pendant qu’on jase, un petit écureuil roux trop trop mignon sort des cacahuètes de ses cachettes locales. Pas super farouche mais mes photos animalières sont toujours aussi légendaires.

Pulitzer animalier 2021

Malheureusement, faut y aller, les 200 km d’aujourd’hui ne vont pas se rouler tous seuls. Salut, Monique, à bientôt d’se revoir, pour une visite de turbine, une balade montréalaise, que sais-je.

Je cravache pour boucler les 100 premiers kilomètres de la journée avant midi, j’y arrive presque.

J’ai un peu le cœur gros, parce que c’est un peu triste de devoir abréger un bon moment pour du « sport ». Mais bon, un défi c’est un défi, disons. Et puis rouler est aussi un bon moment…la plupart du temps.

Enfin, le lac Supérieur à l’horizon…mais pas de photo.

Je bombe à travers le nord de Thunder Bay. Rien à y faire.

Les cyclistes locaux me servent de lapins motivants. J’appuie sur les pédales.

J’atteins Nipigon après environ 200 km, vers 17h. Mission du jour accomplie. Je me trouve un lieu abrité pour cette nuit: le site de pique-nique du camping-marina. Douche incluse.

On attend du gros temps cette nuit, demain et la nuit prochaine. Beaucoup de pluie en perspective. D’où cette envie d’abri.