Jeudi 2 Septembre 2021: bye, Saskatchewan (Wawota – Carberry)

Départ plus tard que ce que je voulais, mais bon. J’ai pas encore de système avec ces sacoches, alors je cherche des trucs, transfère, etc. Genre, ce matin il faisait 6 degrés, alors je me dis que c’est une bonne occasion de porter pour la première fois ma trop belle doudoune…restée sur le vélo!

Un truc dont je suis content, c’est que je peux rentrer tout le contenu de la sacoche de guidon sans la décrocher. Encore heureux parce que c’est quand même un peu la merde de l’enlever. Et aussi, j’ai résolu à Regina les problèmes d’interactions de la sacoche avec les câbles de mes composantes « vintage », ce qui est quand même pratique. Bref.

Sur la route

m’accompagnent. Les cris des rapaces appeurés par mon approche sont une jolie musique rythmant ma progression.

Quelques kilomètres plus loin…le Manitoba! Et une montée-descente, ça faisait longtemps.

Welcome to Manitoba!

Je poursuis sur la route qui a maintenant un autre numéro. Aux bonnes odeurs s’ajoute la pire imaginable: celle du pétrole. Il y a plein de petits puits partout, et quelques torchères à l’horizon. Pas de photo par contre.

Juste avant de rejoindre la Transcanadienne, un pont fermé! Ouvert juste pour moi, moyennant utilisation du haut du corps. D’ailleurs le vélo est probablement plus proche des 30 kg je pense…

Ça s’est pas écroulé quand je suis passé.

Me voilà sur l’autoroute Transcanadienne. En un mot: horrible. Une autoroute quoi. Mais bon, le vent dans le dos, c’est supportable. Le trafic n’est pas trop dense, l’asphalte est irréprochable (sauf dans les zones de construction…), l’accotement est large et « protégé » par un vibreur.

Pause vers midi à Oak Lake, burger-frites. Zéro plat végétarien au menu. Bande de rednecks.

Dandy carné

Transcanadienne, Transcanadienne.

Vers l’est: c’est bien par là.

Brandon: arrêt Canadian Tire pour acheter un élastique pour mon armature de tente, le mien est tout vieux. Réparation sur le parking. Jasette avec un petit vieux.

Je quitte la ville, route toute droite puis un petit bout de Transcanadienne, pour changer. Pas long: je prends la sortie vers Carberry. Route très sympa dans une forêt qui sent bon. Encore pas de photo.

Courses à Carberry: bouillon et gruau. Puis en cherchant de l’eau je tombe sur le camping municipal, hop, ça fera l’affaire. Douche froide et eau non potable: peut mieux faire.

Pour finir cet article, quelques photos prises au camp.

Pneu arrière après 3 mois de vélo-boulot-gravier. Va falloir que je demande un crédit pièces à mon employeur…
Spot du soir
Nouvelle version du cockpit: une banane à qui trouve la différence…

Et maintenant, dodo.

Mercredi 1er Septembre 2021: Variété saskatchewanaise

Départ vers 6h, mal et peu dormi. Je longe un peu la Transcanadienne, pas terrible. Puis commence la route 48. Vent dans le nez. Arrêt « deuxième déjeuner » à Odessa (si si), puis je passe à Montmartre, fondé par des originaires du même lieu, mais les contemporains ne semblent pas savoir que la tour Eiffel n’est pas à Montmarte.

Sieste dans le petit kiosque à pique-nique, j’en avais besoin.

En quittant la « Paris des Prairies », tombe une bonne grosse bruine. Je me fais un peu mouiller, mais rien de terrible.

J’avance pas! Pas d’énergie, maudit vent. Mais bon, je m’en sors quand même pas trop mal vues les conditions éoliennes, 100 km passés vers midi.

Kipling: soupe aux poivrons farcis dans un café-restau-boulangerie qui ne semble connaître que des plats carnés, à part les desserts. Je repars avec un crumble aux pêches. Ça et le vent qui a fini par tourner, je commence enfin à bouffer un peu de bitume.

Je finis par arriver à Wawota, mon but du jour, vers 17h30. Le camping municipal : 30$ la nuit pour être entre la rue et une caravane…bof. Mais y’a une douche. Un saut à l’épicerie pour des pâtes, thé et bananes, puis je vole une douche et vais camper ailleurs.

Pas mal de moustiques où je suis finalement installé : le karma?

Avant de plier le camp. Chercher le détail montbrehainois.
Route 48 le matin
Ça alors!
Paris!
Probablement les Champs-Élysées
Route 48 le soir
Douche

Mardi 31 Août 2021: dur départ (Regina)

Stress du départ après courte nuit, tri des affaires, un peu de boulot, aurevoirs, route vers Regina, gros orage, vélociste, envoi des ordis vers la maison par la poste, retour de l’auto du travail à l’aéroport, taxi chanceux, harnachement, bidouillage, réparation, hésitation entre hôtel et sauvage, gros orage, sauvage porche de cimetière, tonnerre.

Vélo prêt, juste à temps avant la fermeture!
Joli nuage, mais attention déluge.
Flotte
Oh-oh
Bonne nuit

Boulot-vélo: préparatifs

Alors, un peu plus de détails sur l’aventure, que dis-je, le défi sportif de cette fin d’été : Regina-Montréal en 16 jours.

Les pourquois:

  • Pourquoi Regina? Parce que c’est là que je rends la voiture que j’ai utilisée sur le chantier de cette année, Riverhurst, en Saskatchewan.
Vue sur la steppe saskatchewanaise depuis une des turbines du projet.
  • Pourquoi 16 jours? Parce que Maman arrive le 18 Septembre à Montréal, que je veux l’accueillir et que je ne pourrai peut-être pas partir avant le 3 Septembre, ni surtout rouler plus de 200 par jour.

🤗

  • Pourquoi c’est un défi sportif? Parce que je veux passer par l’île de Manitoulin et ça fait un détour, pour 3200 km au total. Donc 200 par jour en moyenne. Rythme déjà tenu sur 4 jours à peine, mais pas plus. Mais il faut y croire! (Cliquer sur l’image pour les détails.)
image.png
  • Pourquoi maintenant? Parce qu’après ce sera plus difficile, parce que je suis loin donc autant en profiter. Et puis, la perspective désastreuse de rater la naissance de son fils est un bon coup de fouet, non?

Le comment:

Il n’y a pas l’embarras du choix du vélo pour ce voyage: je n’en ai emmené qu’un au chantier pour les aller-retours de vélo-boulot. Et comme je suis venu en avion, c’est avec mon Traveler’s Check, cette bécane dont le cadre peut se diviser en deux pour prendre l’avion incognito, que j’ai voyagé. Étant donné que mes trajets quotidiens sont sur des chemins de terre ici, j’ai adapté le vélo pour lui mettre des « gros » pneus, mais à part ça, c’est toujours le même.

200 par jour, pour que j’ai une chance de tenir ce rythme il faut que je sois relativement léger. Je suis donc sans porte-bagages, mais avec des sacoches de « bikepacking », ce mot à la mode qui m’énerve presque autant que « le running ». Le « bikepacking », c’est juste du cyclotourisme léger…

Bref. De toutes façons mon vélo est pas à la mode: il a trois plateaux, 9 pignons, et des freins sur jante.

Niveau légèreté, peut mieux faire: en l’occurence, c’est léger pour un équipage capable d’une nuit en autonomie par 2 degrés, mais on est loin du minimum autorisé par l’UCI quand même. Je dirais que tous pleins faits, on doit être pas loin des 25 kg.

Remarquez les raccords sur le cadre, sur le tube horizontal et le tube inférieur, proche du tube de selle.

J’aime vraiment ce vélo. il roule comme un charme. Quelques détails techniques sur la machine en tant que telle, en attendant la traditionnelle liste d’équipement.

Surly Traveler’s CheckDéfonce.
Brooks B17 Imperial NarrowClassique.
Roue avant: Shutter Precision SV-9, Sapim Race, DTSwiss R460 (me semble), Continental TerraSpeedLa roue dynamo la plus légère de ma collection. Pneu de gravier qui va souffrir un peu sur l’asphalte transcanadien, mais bon.
Roue arrière: Velocity, Continental TerraSpeedLa roue libre fait parfois des siennes mais depuis la dernière lubrification, rien à signaler.
Garde-Boue B’Twin Riverside modifiésBavettes maison, bidouillages pour les monter sur ce cadre.
Pédalier Dura-Ace 52-39-30Meilleur pédalier à jamais.
Dérailleurs XTR 9 vitessesVintage et performant.
Freins Cantilever Cane Creek RCX-5 (me semble)Du mordant pour des leviers de route.
Guidon Salsa CowbellPopire.
Leviers UltegraUn peu tout niqués mais font encore l’affaire.
Phare SON EdeluxUn peu obstrué par le pneu, la position de montage va peut-être changer. Éclaire comme pas deux. https://www.youtube.com/watch?v=X_hMZYDMps4
Feu arrière Busch&MüllerUn petit point rouge.
Chargeur Sinewave ReactorPas sur la photo, arrive en retard, chargera les machins.

À suivre: les sacoches et leurs contenus.

Redémarrage

Comme un vieux camion resté planté dans un champ, ce blog est immobile depuis un moment. Va falloir pousser à la roue pour que ça démarre, changer des roulements et j’en passe.

Le vrai camion, sur la photo, lui, est bien fonctionnel et amène de l’eau aux vaches saskatchewanaises assoiffées par 35 degrés sans ombre.

Comme on peut le deviner sur la photo, les trois turbines du projet sont assemblées.

Alors pour fêter ça, et il faut l’avouer, comme une dernière chance avant un changement radical de vie et de responsabilités incarné par un petit bout d’homme pointant le bout de son nez en Octobre, mon vélo et moi on va rentrer à Montréal tout seuls.

À suivre.