Samedi 4 Septembre 2021: mollesse ontarienne et rattrapage (Falcon Lake – Dryden)

Nuit de merde. Camping proche de la route, chiens qui jappent, feux d’artifice, voix et j’en passe.

Sur la route vers 8h. Plutôt agréable, trafic léger. Bonnes conditions mais vraiment pas de patate. Tendons fatigués. 14 km et me voilà en Ontario.

Je me demande s’ils avaient changé le panneau pendant les confinements.

Objectif Kenora. Pas de pêche.

Kenora: petite ville qui semble partagée entre pauvres hères autochtones et hipsters et touristes. Plus ou moins sympa. Restaus fermés ou bondés, je trace.

Musée pas visité.

Arrêt bouffe et séchage de tente un peu plus loin. Je mange ma pizza au milieu des vroum-vroums en tous genres : les petits en motocross ou miniquad, les demeurés en pickups habituels, les tarés en buggy, j’en passe et des meilleures.

Ça sèche

85 km au compteur, 13h. Faudrait se bouger un peu non? Le vent est avec moi, les douleurs estompées: au boulot. La Transcanadienne sympa et supportable. Je me prends un petit orage.

Vermillion Bay: boulangerie fermée, je me rabats sur la baraque à frites. Frites pendant le 2e orage, timing parfait. Le temps change très vite, c’est assez impressionnant.

Frites et camion

Juste avant de repartir, je jase avec Craig. Sympa! Habite à Dryden, mon but du jour, et me dit que je pourrais dormir chez lui si je veux. Bien sûr! À tantôt.

Je file le vent dans le dos et parviens à remonter la moyenne absolue à 20 à l’heure. Pfiouuu.

Je suis bien accueilli par Craig, Julie et leur cinq enfants! Craig est superviseur au CN, il me montre un peu leurs logiciels de contrôle et tout. Impressionnant!

Douche, pâtes, lit, jasette. Merci!!!

Demain, on fait du vélo, tiens.

Vendredi 3 Septembre 2021: Manitob’amour-haine (Carberry – Falcon Lake)

Mes amis, quelle journée!

Article en offrande à Éole, sans qui cette journée aurait pu être tout autre. Éole, puissent ces modestes mots te témoigner ma gratitude.

Départ vers 6h30: caramba, encore raté. Je commence par réparer ma sacoche de dessus de tube horizontal, que j’ai pétée en redressant le vélo qui tombait parce que je le tenais mal parce que je trimballais un tas de merdier vers la poubelle. Ma sacoche, victime collatérale du suremballage.

Partie amour avec le Manitoba: joli lever de soleil et festivals de chevreuils du matin.

Autre partie attrayante (pour moi): les gros tracteurs.

Bon, ils servent à cultiver des OGM: ça se gâte…

Je retrouve la Transcanadienne. À un moment, on est dévié vers les voies en sens inverse, en mode double sens, pour de la construction…y’a pas moyen. Je saute la barrière et tombe sur mon propre pont privé (en construction mais suffisamment fini pour pouvoir passer). Ils semblent pas travailler ce vendredi, et je comprends maintenant pourquoi…à suivre.

J’approche de Winnipeg, le trafic se fait plus dense. Ah oui, comme je sous-entendais plus haut, je suis poussé par une bonne brise, qui encore rend cette horrible autoroute relativement supportable.

Winnipeg! Arrêt bouffe dans une boulangerie décente, puis je file. Festival de cons en vroum-vroum comme dans toute ville.

Sortie de la ville, me revoilà sur mon autoroute la plus haïe. On franchit un cran dans l’horreur : elle est maintenant en béton. Le bruit est assourdissant, si bien que je mets de la musique dans mes super nouveaux écouteurs qui font aussi bouchons. Ça sert à rien d’entendre, pour le coup: le bruit est constant et je suis « à l’abri » dans l’accotement.

Effet musique dynamisant, j’aime toujours pas le côté arythmique de la chose (rythme de pédalage et rythme musical pas toujours en phase), mais ça donne un petit coup de fouet.

Arrêt au point médian du Canada. On a les attractions qu’on mérite, j’imagine.

Transcanadienne, encore. On a atteint les bois!

Bye, prairies

Je suis à sec, plus d’eau, par 29 degrés faut pas trop que ça dure. Quelques kilomètres plus loin, un panneau énorme indique un vendeur de fruits. Je me vois déguster une pastèque bien fraîche!

J’ai pas mal déchanté. Le paragraphe suivant est en anglais pour que les locaux sachent combien Johnson’s fruit market est une place de merde. Attention, jurons.

I entered the market full of expectations, looking for fresh fruit, a gelato, and water for my bottles – I am biking and it is 29 Celsius out, after all. While ordering, I asked if I could be filled up. The answer was « I have no time for this, buddy ». I insisted that I can do it myself, and the answer stayed negative. Okay, we were a few people in the shop, so what? So you know what, forget about it, you won’t get my money, the convenience shop next door will be happy to have it. Fuck you, and fuck this place!

Rarement vu un gros con pareil, sérieux. Bref, une glace dans le dépanneur d’à côté me donne un bon coup de fouet.

Je vise le bled plus loin pour acheter des pâtes et camper. Manque de bol, je fais un détour pour rien, puis les stations service ont que des chips. Et pas envie de manger au restau. En jasant avec des gens je comprends que c’est un long weekend, ce qui explique le trafic partout. La joie.

Alors je reprends la route, une bonne trentaine de kilomètres jusqu’au bled suivant. Mais je suis déjà bien entamé. Une barre Cliff et ça repart, dégueu mais efficace.

Bordel, l’accotement disparait par intermittence. J’adore. Les mecs qui ont conçu cette route sont des criminels. En causant, une dame me dit de faire attention, d’être prudent. Tu parles, qu’est-ce que je peux faire? Je risque pas de tuer grand monde avec mon vélo, à part quelques sauterelles.

Finalement moyennant sprints intermédiaires j’arrive à Falcon Lake vers 19h30. Épicerie fermée. Heureusement un dépanneur providentiel a ce qu’il faut.

Le dépanneur « ouf »

Et une belle dépanneuse remonte le moral.

320 km au compteur, je suis fatigué et trouve le premier camping. Douche, bouffe, dodo.

Obscure cuisine

Jeudi 2 Septembre 2021: bye, Saskatchewan (Wawota – Carberry)

Départ plus tard que ce que je voulais, mais bon. J’ai pas encore de système avec ces sacoches, alors je cherche des trucs, transfère, etc. Genre, ce matin il faisait 6 degrés, alors je me dis que c’est une bonne occasion de porter pour la première fois ma trop belle doudoune…restée sur le vélo!

Un truc dont je suis content, c’est que je peux rentrer tout le contenu de la sacoche de guidon sans la décrocher. Encore heureux parce que c’est quand même un peu la merde de l’enlever. Et aussi, j’ai résolu à Regina les problèmes d’interactions de la sacoche avec les câbles de mes composantes « vintage », ce qui est quand même pratique. Bref.

Sur la route

m’accompagnent. Les cris des rapaces appeurés par mon approche sont une jolie musique rythmant ma progression.

Quelques kilomètres plus loin…le Manitoba! Et une montée-descente, ça faisait longtemps.

Welcome to Manitoba!

Je poursuis sur la route qui a maintenant un autre numéro. Aux bonnes odeurs s’ajoute la pire imaginable: celle du pétrole. Il y a plein de petits puits partout, et quelques torchères à l’horizon. Pas de photo par contre.

Juste avant de rejoindre la Transcanadienne, un pont fermé! Ouvert juste pour moi, moyennant utilisation du haut du corps. D’ailleurs le vélo est probablement plus proche des 30 kg je pense…

Ça s’est pas écroulé quand je suis passé.

Me voilà sur l’autoroute Transcanadienne. En un mot: horrible. Une autoroute quoi. Mais bon, le vent dans le dos, c’est supportable. Le trafic n’est pas trop dense, l’asphalte est irréprochable (sauf dans les zones de construction…), l’accotement est large et « protégé » par un vibreur.

Pause vers midi à Oak Lake, burger-frites. Zéro plat végétarien au menu. Bande de rednecks.

Dandy carné

Transcanadienne, Transcanadienne.

Vers l’est: c’est bien par là.

Brandon: arrêt Canadian Tire pour acheter un élastique pour mon armature de tente, le mien est tout vieux. Réparation sur le parking. Jasette avec un petit vieux.

Je quitte la ville, route toute droite puis un petit bout de Transcanadienne, pour changer. Pas long: je prends la sortie vers Carberry. Route très sympa dans une forêt qui sent bon. Encore pas de photo.

Courses à Carberry: bouillon et gruau. Puis en cherchant de l’eau je tombe sur le camping municipal, hop, ça fera l’affaire. Douche froide et eau non potable: peut mieux faire.

Pour finir cet article, quelques photos prises au camp.

Pneu arrière après 3 mois de vélo-boulot-gravier. Va falloir que je demande un crédit pièces à mon employeur…
Spot du soir
Nouvelle version du cockpit: une banane à qui trouve la différence…

Et maintenant, dodo.